Saisir l’algue : entre réalité scientifique et imaginaire artistique

Porteur du projet : Société Phycologique de France

Commissariat artistique : Camille Prunet, ATER Laboratoire de Recherche en Audiovisuel – Savoirs, Praxis et Poïétiques en Art (LARA-SEPPIA), Université de Toulouse Jean Jaurès

Commissariat scientifique : Line Le Gall, Maître de conférences, Muséum national d’Histoire
naturelle.

Coordination locale : Justine Dumay, Maître de conférences, Université de Nantes.

En partenariat avec :

  • Sébastien Colin, Ingénieur de recherche Station biologique de Roscoff
  • Wilfried Thomas, photographe ; plongeur de la Station biologique de Roscoff
  • Cyril Burget, Iris Gallarotti, Lia Giraud, Nicolas Job, Jun Takita, Valérie Valéro : artistes plasticiens

Lieux et Dates de réalisation :

  • Du 29 juin au 10 juillet 2019, exposition dans le cadre de l’événement La Mer XXL à Nantes
  • Du 5 au 29 novembre 2019, exposition au TIPI, Campus Jussieu, Sorbonne Université, à Paris

L’exposition « Algae Imaginarium : entre réalité scientifique et imaginaire artistique » s’inscrit dans le cadre de La Mer XXL 2019 à Nantes, un événement hors normes, dédié aux océans. Elle se propose de faire découvrir la diversité extraordinaire des algues marines, leur fragilité et leur richesse, en combinant les approches artistiques et scientifiques. Algae Imaginarium doit permettre au visiteur de porter un autre regard sur ces organismes vivants et de mieux comprendre les liens d’interdépendance que notre société tisse avec la nature. Les algues demeurent, en effet, souvent mal connues et rejetées, victimes de leur réputation de nuisibles, visqueux et odorants. Elles sont pourtant de plus en plus appréciées pour leurs vertus nutritives, esthétiques et chimiques.
La diversité de leur taille, du microscopique au macroscopique, permet de révéler l’importance du rôle de l’outil optique dans notre compréhension et notre représentation des algues. Les progrès scientifiques et techniques offrent aujourd’hui la possibilité observer les paysages sous-marins et en saisir toute la richesse. Il s’agira de montrer les différences mais aussi la complémentarité des démarches entre artistes et scientifiques, et la porosité des méthodes et des imaginaires qui circulent entre ces deux champs. Comme l’indique Bruno Latour dans L’Art de faire science, 2012, « ce sont les mêmes techniques, les mêmes techniciens, les mêmes pratiques qui ne cessent d’aller du laboratoire à l’atelier et qui échangent leurs procédés, leurs inventions, leurs trucs. De ce point de vue, il n’y a qu’une seule histoire partagée par l’art et les sciences, disons une histoire des représentations au sens large ».
Un autre volet de l’exposition est consacré à la matière « algue ». Ses multiples formes et couleurs, ainsi que ses propriétés originales permettent aux artistes, comme Lia Giraud ou Jun Takita, de développer de nouveaux modes de création. Les algues ont, par exemple, cette formidable capacité à capter l’énergie du soleil grâce à leurs pigments colorés pour produire leur propre matière. Les photographies scientifiques de Wilfried Thomas ou de Nicolas Job, ou bien les travaux d’exploration sur la diversité du plancton menés par Tara, permettent d’illustrer cette singularité, tout en appuyant le discours scientifique et sa nécessaire objectivité.
Réunir dans un même espace des travaux scientifiques et artistiques est l’occasion de présenter l’état des recherches sur les algues marines ; d’interpeller le visiteur sur les connexions possibles entre les arts et les sciences ; et de révéler au plus grand nombre, toutes les fonctions, les subtilités et la délicatesse de ces végétaux, souvent imperceptibles sous la surface des eaux.